Alors voilà

La dernière fois que j’ai écrit ici j’annonçais ma grossesse. A la fois terriblement attendue et inattendue,à la fois espérée et inespérée. Miraculeuse.

La dernière fois,je me sentais tout juste sortir de longs moments de tristesse, d’un vide immense et en même temps encore si fragile,pleine de peurs de d’angoisses sur la suite à venir. Le début d’une histoire et la fin d’une période de ma vie.

Notre petite fille est née il y a quinze jours. Elle a pointé le bout de son petit nez par un jour de décembre froid et pluvieux. Elle est arrivée vite, simplement avec plein de magie et tellement de douceur dans son regard. Comme si elle voulait nous rassurer « ça y est, je suis là Papa et Maman… ». Voilà ce que j’ai eu l’impression qu’elle nous disait avec ses grands yeux fixés sur nous et tellement d’assurance dans son regard.

Je n’ai pas écrit pendant ma grossesse. Je suis passée par la phase d’angoisse, la peur de la perdre, la peur de découvrir du sang, le stress à chaque visite chez le médecin, à chaque échographie. Je me suis demandé comment faisaient ces femmes si sûres d’elles et si zen alors qu’elles portent un petit être.

J’ai aussi réussi à ne penser qu’à elle. A l’imaginer, à apprécier ce ventre qui s’arrondit, ces coups de pieds et ces mouvements si bien sentis. J’ai aimé l’écouter grandir en moi et me remplir de cette vie.

Je n’ai pas voulu écrire car j’ai sans cesse pensé à celles restées sur le quai. J’ai sans cesse pensé à celles qui n’ont pas encore cette chance de porter un être qu’elles ont conçu. Je ne les ai pas oubliées. Je n’ai pas voulu me plaindre, j’ai essayé de vivre chaque instant comme une chance. J’ai eu de la chance, j’ai voulu en être consciente à chaque moment.

J’ai pensé à chacune d’entre vous. Je vous ai lues, chaque jour. Sans commenter car j’ai voulu m’effacer.

J’ai aussi pensé aux mille façons d’être mère. Aux mille façons de ressentir cet amour si fort même si ce n’est pas notre chair. J’ai compris depuis qu’elle est là à quel point cet amour bouleverse tout. J’ai compris que certaines femmes deviennent mères autrement et que cela n’en est pas moins fort.

Je vous souhaite à toutes de connaître cet amour ou un autre. Je pense à chacune d’entre vous aux parcours si différents et au manque si semblable. Je dis à ma fille chaque jour à quel point je me sens chanceuse de l’avoir.

Je vous souhaite de monter dans le train.

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